La législation sur le cannabis doit protéger la santé mentale des jeunes Canadiens

La législation sur le cannabis doit protéger la santé mentale des jeunes Canadiens

—Ottawa (Ontario), le 19 avril 2017—

La protection de la santé mentale des Canadiens, et des jeunes Canadiens en particulier, devrait être un élément clé de la Loi sur le cannabis du gouvernement fédéral, déclare l’Association des psychiatres du Canada (APC).

Dans sa récente déclaration de principe, Les répercussions de la légalisation du cannabis sur les jeunes et les jeunes adultes, l’APC souligne la nécessité de faire preuve de prudence en ce qui concerne l’accès au cannabis pour les jeunes de moins de 25 ans. La consommation précoce et régulière de cannabis peut avoir une incidence sur certains aspects de la cognition, comme la mémoire, l’attention, l’intelligence et la capacité de traiter les pensées et les expériences. Elle augmente le risque de développer un trouble psychotique primaire chez les personnes vulnérables et peut également accroître le risque de développer d’autres problèmes de santé mentale, comme la dépression. Dans certains cas, le cannabis à forte teneur en tétrahydrocannabinol (THC) entraîne une détérioration cognitive importante et des problèmes de santé mentale graves, y compris l’aggravation du trouble panique et d’autres troubles anxieux.

« La recherche révèle que le cerveau humain continue de se développer jusqu’à l’âge de 25 ans environ; c’est pourquoi les psychiatres craignent que la consommation régulière de cannabis avant cet âge ait une influence négative sur le processus de maturation normal du cerveau, explique le président de l’APC, le Dr Renuka Prasad. Pour ces raisons, l’ACP croit que l’accès au cannabis avant l’âge de 21 ans devrait être illégal et que la législation devrait prévoir des restrictions quant à la quantité et à la teneur en THC permises avant l’âge de 25 ans. »

L’APC réclame ce qui suit : (1) sensibilisation des jeunes et des jeunes adultes sur les effets possibles de la consommation précoce de cannabis sur le développement du cerveau; (2) nouvelles recherches pour mieux comprendre les répercussions du cannabis et de sa légalisation sur la santé mentale; (3) soutien accru apporté à la prévention, au dépistage et aux traitements de la dépendance au cannabis; (4) examen prudent de la publicité et des directives relatives à la commercialisation, incluant des indications claires de la concentration en THC et en cannabidiol des produits, et des mises en garde de santé publique cohérentes.

« Maintenant que le projet de loi a été déposé, nous devons mettre la santé mentale des Canadiens à l’avant-plan des débats en matière de politique publique, ajoute le Dr Prasad. L’APC a hâte de travailler avec le gouvernement fédéral et d’autres intervenants sur les éléments fondamentaux de la législation relatifs à la réduction des méfaits, à la sensibilisation du public et à la recherche. »

Lire la déclaration de principe de l’APC, Les répercussions de la légalisation du cannabis sur les jeunes et les jeunes adultes.

L’Association des psychiatres du Canada est un organisme national qui représente 4 700 psychiatres et plus de 900 résidents en psychiatrie. Fondée en 1951, l’APC plaide en faveur d’un milieu propice à la prestation des meilleurs soins cliniques, à l’éducation et à la recherche.

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