À la suite de la fusillade de Toronto, l’APC veut dissiper le mythe voulant que la violence et la maladie mentale soient liées

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À la suite de la fusillade de Toronto, l’APC veut dissiper le mythe voulant que la violence et la maladie mentale soient liées

—Ottawa, ON, le 26 juillet 2018—

À la suite de la récente fusillade survenue à Toronto, qui a fait trois morts, dont le tireur Faisal Hussain, l’Association des psychiatres du Canada (APC) est préoccupée par le fait que la publicité entourant cet événement risque de conforter la perception erronée du public faisant un lien entre violence et maladie mentale.

Bien que l’APC condamne les gestes posés par l’homme de 29 ans, qui d’après certaines informations souffrait de dépression et éprouvait des symptômes de psychose, les psychiatres canadiens tiennent à souligner aux médias et au public que la maladie mentale n’est pas un facteur de risque de violence.

« L’incidence des comportements violents chez les personnes atteintes d’une maladie mentale n’est pas plus élevée que dans la population en général, explique le Dr Nachiketa Sinha, président de l’APC. En fait, les personnes souffrant de maladie mentale sont plus susceptibles d’être victimes de violence que des auteurs d’actes de violence. »

La recherche actuelle montre que les personnes qui souffrent d’une maladie mentale grave sont deux fois et demie plus susceptibles d’être victimes de violence que les autres membres de la société. Une autre étude, menée par le Dr Sandy Simpson, un psychiatre judiciaire du Centre de toxicomanie et de santé mentale de Toronto, montre que seule une petite proportion de crimes violents sont commis par des personnes qui ont une maladie mentale grave. Seulement quatre pour cent des délinquants qui ont commis un homicide ont été considérés comme non criminellement responsables en raison d’une maladie mentale grave.

« De nombreuses études démentent la perception selon laquelle la maladie mentale s’accompagne d’un potentiel de violence, précise le Dr Sinha. Le facteur de risque de violence future le plus déterminant est la violence perpétrée dans le passé par l’individu – qu’il soit atteint ou non d’une maladie mentale. »

Un examen des articles scientifiques publié en 1996 par Santé Canada révèle que le prédicteur le plus puissant de la violence et du comportement criminel n’est pas une maladie grave, mais les antécédents de violence. En outre, des facteurs comme l’âge, le sexe et les problèmes de toxicomanie contribuent considérablement aux risques d’actes de violence.

« Nous sommes attristés par ce qui s’est passé à Toronto dans la nuit du 22 juillet et nous tenons à exprimer nos plus sincères condoléances à toutes les personnes touchées par ce drame, ajoute le Dr Sinha. Il est essentiel d’éviter d’associer le risque de violence et la maladie mentale. Cela risque de renforcer gravement la stigmatisation dans une société qui a beaucoup progressé pour arriver à la reconnaissance de la vie, des contributions et du rétablissement des nombreuses personnes touchées par la maladie mentale. »

L’Association des psychiatres du Canada est un organisme national qui représente 5 200 psychiatres et plus de 900 résidents en psychiatrie. Fondée en 1951, l’APC plaide en faveur d’un milieu propice à la prestation des meilleurs soins cliniques, à l’éducation et à la recherche.

/ Stigma, Violence
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