du Dr Reece Ramkissoon, résident de 5^e année, Université du Manitoba

Quand j’ai commencé ma résidence en psychiatrie, l’idée de me spécialiser pour les populations gériatriques ne m’effleurait pas l’esprit. Étant un résident junior inexpérimenté, les cas gériatriques vus au service d’urgence m’intimidaient et me frustraient. Je croyais que les enjeux liés à l’âge et les cas sans ambiguïté diagnostique mèneraient à une carrière insatisfaisante.

Cette croyance s’est perpétuée jusqu’à mon stage de psychiatrie gériatrique. Ma première patiente était une femme de 87 ans souffrant de trouble bipolaire, hospitalisée pour une tentative de suicide. Elle était charismatique et fascinante; elle réfutait ma préconception voulant que les interactions avec les personnes âgées seraient banales. J’ai pris plaisir à nos entretiens quotidiens et nous avons formé une relation thérapeutique solide qui s’est poursuivie quand je me suis porté volontaire pour la suivre en psychothérapie à long terme. J’acceptais le défi de m’adapter aux thèmes nouveaux du deuil, de la fin de vie, et des changements fonctionnels.

Cette expérience satisfaisante ne s’est pas limitée à un seul patient, mais s’est plutôt répétée dans le spectre entier des troubles gériatriques et durant toute ma résidence. Au sein du service des consultations, j’ai aimé les cas de prise en charge des symptômes neuropsychologiques de la démence, de la capacité complexe et du délire. Je ne me sentais plus frustré par les patients gériatriques du service d’urgence, et je recherchais plutôt ces expériences.

À maints égards, la psychiatrie gériatrique chevauche la médecine interne, les soins palliatifs et la neurologie. C’est ce qui donne à la spécialité son aspect unique, qui a suscité mon enthousiasme, et qui continue de croître dans mon travail actuel à titre de fellow en psychiatrie gériatrique à l’Université du Manitoba. Ma passion est nourrie par les médecins aidants et très engagés de ce programme. La découverte de mon intérêt pour ce domaine fut une merveilleuse surprise. J’encourage désormais les autres résidents à ne pas répéter mon erreur de jugement et à s’ouvrir l’esprit au monde passionnant de la psychiatrie gériatrique.