Pourquoi s’embarrasser de philosophie?

Pourquoi s’embarrasser de philosophie?

de Dre Marie Gojmerac, B. Sc., M.D., candidate à la M.A., Présidente de la section d’histoire et de philosophie de la psychiatrie de l’APC

À titre de présidente de la section d’histoire et de philosophie de la psychiatrie à l’Association des psychiatres du Canada, je me questionne sur la pertinence de ma section. La nécessité et l’utilité de la philosophie de la psychiatrie semblent souvent précaires. Puisqu’elle ne fait pas l’objet des questions d’examen du Collège royal, l’étude de la philosophie peut être difficile à vendre aux résidents. L’argument commun des collègues plus âgés soutient que la philosophie est valable parce qu’elle cultive des vertus dignes d’Osler et qu’elle forme un médecin équilibré qui peut remédier à la désinformation.

Je ne crois pas que la réfutation et l’auto-inflation soient l’objectif principal de la philosophie de la psychiatrie. En fait, l’étude de la philosophie provoquera un malaise à l’égard de nos fondements scientifiques et professionnels. Les préoccupations sur l’état actuel de la psychiatrie — de notre timide salut à la neurobiologie à notre emprise sur la définition du bien-être mental — sont mieux exprimées dans un forum destiné au scepticisme. Par la philosophie, une personne peut comprendre la contingence de notre spécialité étrange et la difficulté d’avoir de vraies connaissances. Cultiver tôt une humilité épistémique se traduit par un médecin qui ne s’étonne pas des aléas du traitement comme de la politique. En outre, la pleine connaissance de ses propres lacunes épistémiques permet au médecin d’adopter facilement l’expertise des patients à l’égard de leur propre subjectivité.

Après l’angoisse de l’évaluation philosophique, un médecin est davantage en mesure d’utiliser l’intersubjectivité et y est plus ouvert. Cela élimine la frontière entre les deux types d’experts cliniques et favorise des interactions interpersonnelles intéressantes.

Si vous désirez vous joindre à la liste de diffusion de la section d’histoire et de philosophie de la psychiatrie, veuillez en faire la demande par courriel à l’adresse 15mcg3@queensu.ca.

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