—Ottawa (Ontario), le 17 octobre 2018—

Compte tenu de la légalisation du cannabis, rendue officielle aujourd’hui, le 17 octobre 2018, l’Association des psychiatres du Canada (APC) tient à rappeler aux consommateurs canadiens de réfléchir aux répercussions sur la santé mentale de l’usage du cannabis à des fins récréatives chez les jeunes et les jeunes adultes.

La Loi sur le cannabis autorisera les Canadiens de 18 ans ou 19 ans et plus (selon la province ou le territoire) à acheter des quantités limitées de cannabis frais ou séché, d’huile de cannabis, de graines de cannabis ou de plants de cannabis auprès de détaillants autorisés.

Dans sa déclaration de principe publiée en 2017 et intitulée « Les répercussions de la légalisation du cannabis sur les jeunes et les jeunes adultes », l’APC insiste sur l’importance de faire preuve de prudence lorsqu’il s’agit de donner accès au cannabis aux jeunes de moins de 25 ans.

« Nous disposons de données probantes solides montrant que la consommation précoce et régulière de cannabis peut avoir une incidence sur la cognition, comme la mémoire, l’attention, l’intelligence et la capacité de traiter les idées et les expériences, déclare le président de l’APC, le Dr Wei-Yi Song. Elle peut également accroître le risque de développer un trouble psychotique ainsi que d’autres problèmes de santé mentale, comme la dépression chez les personnes qui sont déjà vulnérables à ces maladies. »

Selon les études, le cerveau humain continue de se développer jusqu’à l’âge de 25 ans environ; c’est pourquoi les psychiatres craignent que la consommation régulière de cannabis avant cet âge ait une incidence négative sur le processus naturel de maturation du cerveau.

Pour cette raison, l’APC a recommandé, dans sa déclaration de principe, et a déclaré devant le comité sénatorial chargé d’étudier le projet de loi, que les Canadiens ne devraient pas être légalement autorisés à consommer du cannabis avant l’âge de 21 ans, et que la législation devrait limiter la quantité et la teneur de la drogue vendue aux jeunes jusqu’à ce que le jeune ait atteint l’âge de 25 ans.

« Le cannabis à forte teneur en tétrahydrocannabinol (THC) peut augmenter le risque de psychose, y compris en abaissant l’âge de l’apparition des symptômes et en aggravant l’état des personnes qui ont déjà reçu un diagnostic de psychose, explique le Dr Phil Tibbo, auteur principal de la déclaration de principe et membre du Comité de la recherche de l’APC. Le Dr Tibbo est également le responsable du programme de prise en charge de la psychose précoce de la Nouvelle-Écosse.

L’Académie canadienne de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, l’Académie canadienne de psychiatrie gériatrique, l’Académie canadienne de psychiatrie et droit et l’Académie canadienne de médecine psychosomatique appuient la déclaration de principe.

« La légalisation du cannabis est désormais chose faite, et nous devons être préparés à ses répercussions potentielles sur la santé mentale des jeunes, indique le Dr Song. L’APC est prête et disposée à travailler avec le gouvernement sur les aspects critiques de la législation en ce qui concerne la recherche, la sensibilisation du public et la réduction des méfaits. »

Lire la déclaration de principe de l’APC, Les répercussions de la légalisation du cannabis sur les jeunes et les jeunes adultes, à :

Les répercussions de la légalisation du cannabis sur les jeunes et les jeunes adultes

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