Compte rendu sur les activités de l’AMP : février 2020

Compte rendu sur les activités de l’AMP : février 2020

Depuis mon dernier compte rendu, qui remonte à août 2019, j’ai assisté au congrès annuel de l’Association mondiale de psychiatrie (AMP), qui se tenait à Lisbonne, au Portugal, en tant que représentant de la Zone 1 au conseil d’administration de l’AMP. Vous trouverez ci-dessous un résumé du rapport sur les activités de l’AMP menées depuis août et des mises à jour récentes sur les conséquences psychologiques de l’éclosion de COVID-19.

Mise à jour sur la gouvernance

Contexte : comme il en a été question précédemment, l’AMP envisage, depuis son assemblée générale tenue à Berlin (2017), d’apporter des réformes à sa gouvernance.  Les initiatives proposées au départ étaient la réduction et la restructuration de la structure du conseil des représentants de zone (en ce moment, il existe 18 zones, qui représentent une partie du monde). Les membres se sont dits inquiets que la réduction significative du nombre de représentants de zone au conseil d’administration puisse restreindre la capacité des pays et des organisations membres de s’exprimer et de faire valoir leurs intérêts. Dans l’éventualité où le Canada serait intégré à une structure qui ne comprend que le Canada et les États-Unis, les membres craignent qu’il y ait rarement, voire jamais, de véritable représentativité au conseil d’administration. C’est une question particulièrement préoccupante.

Le premier ensemble de réformes a été rejeté à l’assemblée générale de 2017. Les discussions sur les réformes possibles se poursuivent depuis. Avant le congrès annuel de 2019, il a été proposé de manière informelle de procéder à une restructuration plus simple du conseil d’administration, qui consisterait uniquement à diminuer par deux le nombre de postes au conseil d’administration, en incorporant la Zone 1 (Canada) et la Zone 2 (États-Unis) pour former une seule zone, et la Zone 12 (Moyen-Orient) et la Zone 15 (Asie centrale et occidentale) pour en former une autre. Bien qu’il soit légitimement raisonnable de regrouper la Zone 15 et la Zone 12 (compte tenu des caractéristiques démographiques des pays de chacune de ces zones, et du fait que la Zone 15 soit proportionnellement très petite en ce qui concerne le nombre de psychiatres et de membres), cela soulève une fois de plus des préoccupations; avec une telle structure, où le Canada est le seul interlocuteur des États-Unis au sein de la même zone, les intérêts et le point de vue du Canada risquent d’être continuellement éclipsés par ceux de son partenaire, beaucoup plus important. Ces préoccupations ont été communiquées efficacement et la proposition de fusionner la Zone1 (Canada) et la Zone 2 (États-Unis) n’a pas été retenue.

Le conseil d’administration a accepté deux changements, qui ne modifieront pas le nombre global de postes au conseil d’administration. Ainsi, la Zone 15 sera incorporée à la Zone 12 comme ci-dessus (ces deux zones étaient favorables à ce changement) et la Zone 16 (Asie du Sud) sera divisée en deux zones (la Zone 16 est actuellement composée de 12 pays, ce qui est beaucoup trop).

En outre, il a été décidé de soumettre deux autres questions au comité exécutif et au comité de planification, à savoir : 1) lorsqu’il y a plus d’un pays dans une zone, les nouveaux représentants de zone au conseil d’administration ne devraient pas venir du même pays que leur prédécesseur; 2) s’il est proposé de réduire le nombre de représentants de zone au conseil d’administration, la recommandation doit provenir du conseil d’administration lui-même et non du comité de planification. L’exigence 1) ci-dessus permettrait de s’assurer que, si un pays se trouve dans une zone où l’autre partenaire est beaucoup plus important (p. ex., si les zones 1 et 2 étaient fusionnées), le pays le moins influent aura toujours la possibilité de se faire représenter par rotation au conseil d’administration.

COVID-19 et problèmes de santé mentale

Pendant que l’épidémie actuelle de COVID-19 continue de se propager, l’AMP est consciente des répercussions psychologiques et mentales que la crise actuelle risque d’entraîner, notamment les manifestations psychologiques de l’anxiété et de la peur et les comportements stigmatisants ou discriminatoires potentiels. J’ai participé régulièrement aux appels de l’OMS sur les conséquences psychologiques de l’épidémie, et nous discutons également de cette question au comité international de psychiatrie de l’American Psychiatric Association, dont je suis le vice-président. L’OMS a mis au point des ressources pertinentes pour les fournisseurs de soins de santé, y compris un guide pour lutter contre la stigmatisation sociale associée à la COVID-19. Ce guide, ainsi que le guide pour les acteurs de terrain sur les premiers secours psychologiques, est joint au présent rapport.

ACPS

Grâce à l’initiative du Dr Vincenzo Di Nicola (Montréal), et sous sa direction, l’Association canadienne de psychiatrie sociale (ACPS) a été officiellement relancée et admise à l’Association mondiale de psychiatrie sociale (AMPS), lors du 23e congrès mondial de psychiatrie sociale, qui s’est tenu à Bucarest, en Roumanie, du 25 au 28 octobre 2019.  Notre comité de direction et notre conseil d’administration nouvellement élus siégeront pour un mandat de trois ans, soit de 2019 à 2022. Le Canada, qui a participé à plusieurs séances et a présidé nombre d’entre elles, a eu une forte présence au congrès.  De plus, le Dr Di Nicola a été élu président désigné de l’AMPS; après son mandat de président désigné, qui prendra fin en 2022, il assumera le rôle de président jusqu’en 2025. Montréal a également été choisie pour accueillir le congrès de l’AMPS de 2025 (le congrès a lieu tous les trois ans, le prochain se tenant en 2022 à Nara, au Japon).

 

Soumis respectueusement par

Sonu Gaind
Représentant de la Zone 1 au conseil d’administration de l’AMP