Les derniers résultats de la consultation auprès des membres semblent indiquer une évolution du point de vue des psychiatres au sujet de l’AMM

Les derniers résultats de la consultation auprès des membres semblent indiquer une évolution du point de vue des psychiatres au sujet de l’AMM

Selon le plus récent sondage de l’Association des psychiatres du Canada (APC), un peu plus de 40 % des répondants sont d’accord ou tout à fait d’accord avec le fait que les personnes dont le seul problème de santé invoqué est une maladie mentale devraient être admissibles à l’aide médicale à mourir (AMM).

À titre de comparaison, 27 % des répondants au sondage de l’APC de 2016 étaient contre l’exclusion de l’accès à l’AMM lorsque la maladie mentale est le seul problème de santé sous-jacent.

« Bien que l’on observe une certaine évolution du point de vue des psychiatres sur l’accès à l’AMM lorsque la maladie mentale est le seul problème de santé invoqué, il est important, lorsque l’on interprète ces données, de garder à l’esprit que les questions du sondage de 2020 et celles du sondage de 2016 n’étaient pas identiques », a déclaré la Dre Grainne Neilson, présidente et porte-parole de l’APC.

Le sondage d’octobre 2020 s’inscrivait dans la dernière consultation auprès des membres effectuée par l’APC, laquelle comportait également deux séances de discussion et une invitation à présenter des commentaires écrits. Cette consultation était étayée par les commentaires provenant de membres des associations provinciales de psychiatres et des académies de surspécialités en psychiatrie, soit les académies de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, de psychiatrie gériatrique, de psychiatrie légale et de consultation-liaison. Le sondage était disponible en anglais ou en français et a enregistré un taux de réponse de 23 %. (Le sondage auprès des membres mené en 2016 avait obtenu un taux de réponse de 13 %.)

Le problème que pose la traduction de termes juridiques tels que « trouble mental », « grave », « souffrance » et « irrémédiable » en langage psychiatrique ou médical objectif a été souvent mentionnée par les répondants qui appuient l’accès à l’AMM lorsque la maladie mentale est le seul problème de santé et ceux qui s’y opposent.

De même, les répondants ont exprimé leur inquiétude quant aux critères de l’AMM qui permettent aux patients de refuser des traitements fondés sur des données probantes comme les médicaments et à la difficulté de déterminer objectivement qu’un trouble mental est « irrémédiable » lorsque le manque d’accès aux traitements constitue un problème, en particulier pour les patients de statut socio-économique peu élevé, les personnes qui vivent en milieu rural ou éloigné ou les membres de communautés racialisées.

Parmi les personnes interrogées qui sont contre l’accès à l’AMM lorsque la maladie mentale est le seul problème de santé, certains croient que le fait d’offrir l’option de l’AMM dans ces circonstances va dévaloriser et stigmatiser les personnes atteintes de maladies mentales en envoyant le message implicite que certaines vies ne valent pas la peine d’être vécues. Les répondants qui sont pour l’accès à l’AMM lorsque la maladie mentale est le seul problème de santé croient que le fait d’avoir un trouble mental ne devrait pas être assimilé à un manque de compétence ni exclure unilatéralement une personne qui en fait la demande, et qu’il est stigmatisant de prétendre le contraire.

« L’AMM est une question complexe qui comporte de nombreux aspects moraux, juridiques, éthiques, cliniques et pratiques; elle s’inscrit dans le paysage en évolution de la médecine au Canada. L’APC n’est pas surprise par le débat vigoureux et constructif qui a émergé dans le milieu de la psychiatrie au Canada. Nous nous réjouissons à l’idée de contribuer davantage à ce débat avec un prochain document de discussion », a déclaré la Dre Neilson.

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