En quelques jours, nos vies ont été transformées. Nos modes de transport et de communication, et même, notre façon de surmonter le chagrin ont été bouleversés. Il y aura beaucoup de choses à affronter et de deuils à faire, sans parler de la douleur de perdre un être cher à cause de la pandémie.

Et pourtant, au milieu de cette tourmente, il y aura aussi de la lumière, comme une fleur en bouton parvenant à se frayer un chemin dans le ciment fendillé du trottoir. J’ai été touchée de voir combien mes patients se souciaient de moi et de mon bien-être; combien ils s’inquiétaient de me voir venir travailler jour après jour à l’hôpital, de penser qu’il puisse manquer d’équipement de protection personnelle et que je puisse me surmener. Et j’ai été touchée par la gratitude qu’ils m’ont témoignée. Jamais je n’ai été autant remerciée dans mon travail.

Mais ce qui m’a le plus touchée, c’est de voir combien cette expérience étrange m’a permis de me rapprocher de mes patients. Nous partageons tous la même incertitude et la même peur. Pendant qu’eux et moi apprenons des stratégies d’adaptation, je suis transportée et émue par la résilience et la créativité dont font preuve mes patients, qui doivent affronter, comme nous tous, ce défi sans précédent. Dans mes discussions en personne ou en visioconférence, je suis en train de découvrir que la proximité empathique est l’autre versant de la distanciation physique qui caractérise la présente crise.

Même si la COVID-19 sera probablement un monstre que personne n’aurait jamais voulu avoir à affronter, j’espère que nous en sortirons un peu plus humains – et un peu plus proches – une fois qu’elle sera derrière nous.

Dre. Sarah Hanafi