Le traitement de première ligne de l’insomnie ne devrait pas comporter une utilisation systématique des antipsychotiques, selon les psychiatres canadiens

Le traitement de première ligne de l’insomnie ne devrait pas comporter une utilisation systématique des antipsychotiques, selon les psychiatres canadiens

—Ottawa, ON, le 2 juin 2015—L’utilisation systématique des antipsychotiques, comme le Zyprexa (l’olanzapine) et le Seroquel (la quétiapine), ne devrait pas faire partie du traitement de première ligne de l’insomnie, chez les enfants, les adultes ou les adultes âgés, disent les psychiatres canadiens. Cette information s’inscrit dans une série de 13 recommandations fondées sur des données probantes faites par l’Association des psychiatres du Canada (APC) et ses partenaires de groupe de travail, l’Académie canadienne de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent (ACPEA), et l’Académie canadienne de gérontopsychiatrie (ACGP), dans le cadre de la campagne canadienne Choisir avec soin.

Choisir avec soin, la version francophone de Choosing Wisely Canada (CWC), est une campagne qui vise à encourager un dialogue entre le médecin et son patient afin de choisir les examens et les traitements les plus appropriés pour assurer des soins de qualité.

« Beaucoup d’antipsychotiques ont des propriétés sédatives et sont souvent prescrits pour une utilisation non indiquée sur l’étiquette, pour des plaintes d’insomnie », dit le Dr Chris Wilkes, président de l’Académie canadienne de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent (ACPEA) et membre du conseil d’administration de l’Association des psychiatres du Canada (APC). « Ces médicaments comportent un risque significatif d’effets secondaires potentiels, y compris la prise de poids et les troubles métaboliques. »

Le groupe de travail psychiatrique de Choisir avec soin recommande plutôt de mener une évaluation complète afin d’établir les causes de l’insomnie qui peuvent être comportementales (p. ex., mauvais cycle veille-sommeil, utilisation de caféine et de nicotine), émotionnelles (p. ex., stress), psychiatriques, ou physiques (p. ex., douleur, apnée du sommeil). Les interventions non pharmacologiques, comme les techniques d’hygiène du sommeil et la modification du comportement, devraient être la première option de traitement offerte dans la plupart des cas. La mélatonine, un supplément en vente libre, peut également être utilisé pour aider à régulariser les cycles veille-sommeil.

« Si la pharmacothérapie est nécessaire pour traiter l’insomnie, l’un des agents approuvés pour traiter l’insomnie peut être initiée, en recourant à la dose efficace la plus faible pour la plus brève période de temps, et en conjonction avec des stratégies non pharmacologiques », recommande le Dr Wilkes. « Les interventions pharmacologiques agressives peuvent offrir un soulagement des symptômes à court terme, mais peuvent aussi entraîner de nombreuses complications potentielles à long terme. »

Jusqu’ici, près de 100 sociétés de spécialités médicales nationales et provinciales, de collaborations régionales en santé, et de patients et partenaires communautaires se sont joints à la conversation sur les soins appropriés. La publication de ces nouvelles listes fera en sorte que la campagne aura couvert plus de 150 examens et interventions qui sont qualifiés d’inadéquats et de surutilisés par les sociétés de spécialités, et dont médecins et patients devraient discuter.

« Les conversations concernant ce dont les patients ont réellement besoin sont une responsabilité partagée par tous les membres de l’équipe de soins », selon Wendy Levinson, MD, présidente de Choisir avec soin. « La liste de l’Association des psychiatres du Canada pour Choisir avec soin aidera les psychiatres de tout le pays à amorcer un dialogue avec leurs patients sur les soins qui leur conviennent le mieux, et à savoir ce que nous pouvons faire pour réduire le gaspillage et la surutilisation dans notre système de santé. »

Pour en savoir davantage sur Choisir avec soin et consulter les listes et autres détails sur les recommandations et les données probantes à l’appui, allez à l’adresse www.ChoosingWiselyCanada.org.

L’Association des psychiatres du Canada (APC) est la voix nationale des quelque 4 700 psychiatres canadiens et de plus de 900 résidents en psychiatrie. Fondée en 1951, l’APC s’emploie à promouvoir un environnement qui favorise l’excellence des soins cliniques, de la formation et de la recherche.

L’Académie canadienne de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent est une organisation nationale qui regroupe les pédopsychiatres et autres professionnels de la santé au Canada; elle se consacre à la santé mentale des enfants, des adolescents et de leur famille, en encourageant l’excellence des soins, la défense des enfants, l’éducation, la recherche et la collaboration avec les professionnels d’autres disciplines.

L’Académie canadienne de psychiatrie gériatrique est une organisation nationale de psychiatres voués à promouvoir la santé mentale de la population canadienne âgée par les activités cliniques, éducationnelles, de recherche et de représentation de ses membres. Fondée en 1991, elle est la voix de la psychiatrie gériatrique au Canada.

Choisir avec soin est une campagne qui vise à aider les médecins et les patients à engager un dialogue au sujet des examens, des traitements et des interventions qui ne sont pas nécessaires, et à soutenir médecins et patients à faire des choix judicieux et efficaces en vue d’assurer des soins de qualité. Choisir avec soin a vu le jour en Ontario et a rapidement été adoptée par toutes les associations médicales provinciales et territoriales, qui ont instauré des moyens d’adopter les recommandations de Choisir avec soin. La campagne a vraiment atteint une envergure nationale au Canada.

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