Bourse conjointe IRSC-APC de développement de carrière Glenda M. MacQueen pour les femmes en psychiatrie

Contexte

Les psychiatres cliniciens se heurtent à des obstacles importants lorsqu’il s’agit d’élaborer des programmes de recherche universitaire. Ces obstacles sont, notamment, la formation médicale approfondie que nécessite la spécialité clinique et le manque relatif de psychiatres cliniciens disponibles, compte tenu de la demande croissante de services de santé mentale au Canada. Il en résulte une sous-représentation importante des psychiatres cliniciens parmi les chercheurs universitaires en santé mentale, ce qui prive la recherche de la perspective orientée vers le patient, propre à leur pratique. Les psychiatres cliniciennes sont encore plus désavantagées que les hommes dans ce contexte, car elles subissent des pressions sociales et familiales supplémentaires, qui peuvent contribuer à réduire le temps qu’elles ont à consacrer à la recherche universitaire.

Une étude récente sur l’inégalité des sexes chez les psychiatres en milieu universitaire au Canada (1) révèle que les femmes ont moins de publications de recherche à leur actif que les hommes, ainsi qu’un indice h moyen plus faible. Cette disparité est particulièrement marquée chez les jeunes membres du corps professoral, où les femmes psychiatres représentent près de la moitié des professeurs adjoints, contre seulement un tiers chez les professeurs associés et moins d’un quart chez les professeurs titulaires. Ces conclusions soutiennent les résultats d’une étude plus ancienne portant sur les différences entre les sexes en psychiatrie universitaire en Ontario (2) , laquelle a révélé que les femmes étaient, comparativement aux hommes, moins actives en recherche, moins susceptibles de disposer d’un financement pharmaceutique et moins susceptibles d’avoir publié au cours des cinq dernières années. Les femmes y décrivaient leur carrière comme étant moins réussie que celle des hommes, mais regrettaient moins d’avoir choisi la psychiatrie comme carrière.

Afin d’améliorer l’équité entre les femmes et les hommes en psychiatrie universitaire, cette bourse de développement de carrière a été créée en partenariat avec l’Association des psychiatres du Canada (APC). L’Association des psychiatres du Canada (APC) est l’association professionnelle bénévole nationale de quelque 4 700 psychiatres canadiens et 900 résidents. En tant que porte-parole national des psychiatres du Canada, l’APC s’est donné comme mission de faire la promotion de soins et de traitements de qualité pour les personnes atteintes d’une maladie mentale, et de défendre les besoins professionnels de ses membres en soutenant l’excellence dans la formation, la recherche et la pratique clinique.

(1) Chauvin S, Mulsant BH, Sockalingam S, et coll. Gender differences in research productivity among academic psychiatrists in Canada, Can J Psychiatry. 2019 ;64(6):415-422.
(2) Garfinkel PE, Bagby RM, Schuller DR, et coll. Gender differences in the practice characteristics and career Satisfaction of psychiatrists in Ontario. Acad Psychiatry. 2004;28(4):310-320.